samedi 17 novembre 2007

blues dans le désert

sur la route défoncée
j’trimballe
mon cafard
les cahots
des ornières ensablées
broient mes idées noires
ça fait mal
j’suis KO

KO brûlure et comme un air
d’enlisement
l’air incandescent du désert
étouffement

toi qui apparais
disparais
insaisissable
valse-hésitation
hallucinations
moi mirages et sable
dans ma tête un grain
les bottes j’en ai plein

j’traîne mon bleu à l’âme dans le désert
dans le désert

tous ces paumés
j’aurais jamais cru le désert si peuplé
tous ces paumés qui cherchent après quoi
tournent en rond
crient ton nom
tous ces paumés c’est moi encore moi
rien que moi qui cherche après toi
après toi

je suis salement à la ramasse
j’ai bu la tasse
pris et repris le dernier verre
garçon une bière
dernier verre avant la frontière
j’suis pas très clair

j’ai pas trouvé les pointillés
pas dégoté le Rio Grande
j’suis pas tombé sur le panneau
fin du passé

panneau percé
le vieux panneau
ses mots d’espoir sur fond grêlé
repose en paix

passé le fleuve, étranger,
adieu chagrin
les souvenirs touchés coulés
avec l’eau du bain
rétroviseur plié cassé
bye bye le passé
j’ai pas trouvé mon écriteau
pas déniché les pointillés
sous le soleil rien de nouveau
l’impression qu’tu m’as repassé
quand je me suis jeté à l’eau

j’suis juste tombé dans ton panneau
et j’ai marché
marché

j’ai beau marcher beau porter
ma croix
dans les santiag’s j’ai beau filer
droit
j’ai toujours pas trouvé
le rio Grande
le rio Grande ou le Léthé
le Léthé

j’traîne mon bleu à l’âme dans le désert
dans le désert

j’mets bout à bout mes illusions
j’avance sur des bulles de savon

combien de grains
pour faire un désert
combien de chagrins
les bottes j’en ai plein

j’égrène et un et deux
mon chapelet de vœux pieux
et je me perds
de rien en rien
dans ma tête un grain

KO brûlure et comme un air
d’enlisement
manque d’air
étouffement
et comme un air de guerre des nerfs

combien de divisions
d’émotions
et de trous noirs
combien d’espoirs
combien de nuits, de larmes blanches
et de prières
de moi qui flanche
combien de bières

sur le sofa défoncé
j’étale
mes idées noires
les sursauts
des ressorts déglingués
bercent mon cafard
à deux balles
j’suis zéro

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